On le sait, la musique procure de nombreux bienfaits : elle permet de se détendre, elle peut aider à mieux se concentrer sur certaines tâches, elle rend nos performances sportives moins difficiles et plus efficaces, elle stimule notre imaginaire… Et bien plus encore ! Alors quand on se trouve face à des sujets sourds ou malentendants, comment espérer pouvoir leur faire profiter de tous ces avantages ? Contre toute attente, il existe des alternatives qui méritent d’être connues.
Être musicien et sourd, c’est possible
Prendre des cours de chant à domicile quand on est sourd ou malentendant, cela peut paraître complètement insolite… Mais c’est pourtant bel et bien possible ! Certains ont même réussi à faire carrière dans la musique malgré leur handicap auditif.
C’est le cas d’Evelyn Glennie. Considérée comme une percussionniste virtuose, cette femme écossaise souffre de surdité depuis ses 12 ans. Cela ne l’a pas empêchée d’intégrer l’école de musique d’Ellon en Angleterre, puis de passer la porte de la très réputée « Royal Academy of Music », à Londres.
À deux reprises, elle a remporté des Grammy Awards. Elle s’est produite dans plus de 40 pays partout dans le monde et, désormais, elle cumule plusieurs activités comme celle de musicienne, mais aussi de conférencière et consultante.
Ouvrir l’accès de la pratique musicale aux sourds
En 2019, une étudiante de l’École des beaux-arts de Toulon a imaginé un prototype d’instrument de musique destiné aux personnes sourdes et malentendantes. À titre d’exemple, sa guitare basse regroupe toutes les caractéristiques d’un instrument classique. Elle possède cependant une tige métallique permettant au corps de devenir une caisse de résonance.
Grâce à cette innovation, certaines personnes ayant appris la musique et étant devenues sourdes par la suite ont pu reprendre la pratique.
Concernant l’écoute, on a aussi imaginé des caissons vibrants pour que les sourds ressentent la musique. Fabriqués en bois, ceux-ci émettent des vibrations : les individus montent dessus et ressentent les ondes se propager dans leur corps, ce qui, selon eux, déclenche une expérience sensorielle absolument unique.
Ces caissons sont considérés par leurs créateurs comme « multifonctions », parce qu’ils ne servent pas uniquement à faire ressentir la musique aux personnes sourdes. On les mobilise aussi dans les instituts médico-éducatifs pour aider les jeunes déficients auditifs à s’accoutumer aux bruits de la ville (et notamment ceux des bus et voitures qu’il faut détecter pour se protéger).
Par ailleurs, on a remarqué que ces objets avaient des effets positifs sur les sujets atteints d’autisme. Ces derniers, au moment de l’utilisation, parviennent à se concentrer sur une tâche particulière, à stimuler leur créativité et à renouer avec une forme de sérénité.
Ailleurs, à l’Institut National de jeunes sourds de Paris, on met au point un dispositif émettant des fréquences sonores vibrantes. Le but, ici, sera de pouvoir faire participer les sourds aux concerts, afin qu’ils profitent eux aussi des joies du spectacle vivant.
Il est important de comprendre qu’en France, 9 enfants malentendants sur 10 portent des prothèses auditives. Ces dispositifs leur facilitent grandement la vie en leur permettant d’entendre les voix. Mais ils ne rendent pas possible l’écoute musicale, d’où la nécessité de rechercher et d’innover sur ce champ.
On le sait, les personnes ayant des déficiences sur certains sens (la vue, l’audition) ont des capacités nettement supérieures sur les autres aptitudes. C’est une des raisons pour lesquelles les sourds et malentendants sont beaucoup plus sensibles que les autres aux vibrations… Un crédo sur lequel on peut continuer de s’appuyer afin de développer l’accessibilité de la musique pour tous, quels que soient les handicaps.
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